Les leviers de la construction bois pour la RT2012

Infos pratiques

Dates :
Le 24 Juin 2016 
De 14h00 à 17h00

Adresse :
Moulin de Gourvineg
rue de la Forge
56250 Saint-Nolff

Organisateurs :
Réseau Breton Bâtiment Durable

Contexte

La réglementation thermique 2012, en vigueur depuis 3 ans, a renforcé les exigences de performance thermique des bâtiments neufs. Le moteur de calcul permet d’évaluer 3 indices :

  • Bbio, caractérise l’impact de la conception bioclimatique sur la performance énergétrique du bâti,
  • Tic, la température conventionnelle intérieure,
  • Cep, sa consommation d’énergie primaire.

Ce moteur de calcul prend en compte de nombreux paramètres qui peuvent, selon les cas, plus ou moins favoriser ou pénaliser un mode constructif : l’épaisseur des murs, l’inertie, le traitement des ponts thermiques, etc. Avec le recul de ces 3 premières années d’utilisation, nous proposons de tirer quelques enseignements des retours d’expériences de professionnels ayant travaillé sur des maisons à ossature bois. La construction bois est-elle impactée par cette réglementation ? Comment valoriser ses atouts dans l’outil de calcul ?

Pour aborder ces questions, le Réseau Breton Bâtiment Durable organise une visite à Saint Nolff le 24 juin  2016 à 14h00.

Après une présentation en salle, une visite de chantier sera commentée par l’architecte, Bernard Menguy, et Philippe Mouret de l’entreprise IC Bois. Le projet, sous maitrise d’ouvrage d’Armorique Habitat, prévoit 9 logements en ossature bois répartis sur deux parcelles au sein de l’Eco-cité de Saint-Nolff.

Programme

  • 14h00 – Accueil et introduction [Réseau Breton Bâtiment Durable]
  • 14h30 – Les évolutions du marché de la construction bois [H. Boivin – Abibois]
    • Les impacts du moteur de calcul RT 2012 sur la maison à ossature bois [E. Lerognon – Fluditec]
    • Témoignage et présentation d’un retour d’expérience [P. Mouret – IC Bois & B. Menguy – Menguy Architectes]
  • 16h00 – Visite commentée de maisons à ossature bois en construction au sein de l’Eco-cité de Saint-Nolff  [P. Mouret – IC Bois & B. Menguy – Menguy Architectes]

Synthese de la visite

Enquête nationale de la construction bois (H. Boivin – Abibois)

Les données présentées sont issues d’une étude réalisée par la Cellule Economique de Bretagne pour le compte de France Bois Régions (dont est membre Abibois), de l’UMB, d’Afcobois avec le soutien du CODIFAB et de France Bois Forêt. Elles sont le fruit d’une enquête menée en 2015 auprès de 912 entreprises. Entre 2012 et 2014, le nombre d’entreprises du secteur bois a chuté de 10% quand il diminuait de 13% pour l’ensemble du secteur du bâtiment. Sur la même période, le chiffre d’affaire a baissé de 8% (resp. 7%) et le nombre de salariés de 6% (resp. 7%). Les entreprises de 20 salariés et plus sont celles qui résistent le mieux. Compte tenu de la taille de l’échantillon, les statistiques sont données à l’échelle de macro-régions (ex. : Bretagne, Pays de la Loire, Poitou-Charentes). Le Grand Est est la première région en terme d’activité et le Grand Ouest reste bien positionnée au regard de sa couverture forestière. Parmi les systèmes constructifs, l’ossature bois est le système mis en oeuvre dans la grande majorité des constructions (82%), vient ensuite le système poteaux-poutres (10%) puis les panneaux de CLT (Cross Laminated Timber – bois lamellé croisé) qui s’imposent pour les constructions « de grande hauteur » et qui devraient se développer dans les années à venir. Plus de la moitié des entreprises de construction bois ont déclaré avoir réalisé des travaux d’isolation thermique par l’extérieure dans le cadre de rénovations (+15% entre 2012 et 2014). Le marché des extensions-surélévations reste un créneau porteur pour la filière avec une augmentation des parts de marchés de 14,7% à 20,1% entre 2012 et 2014.

Si entre 2005 et 2012, la part de marché de la construction bois a pratiquement doublé, on observe qu’elle a stagné entre 2012 et 2014. Aucune explication n’a pour le moment été confirmée, la question de l’impact de la RT2012 reste posée.

Les impacts du moteur de calcul RT 2012 sur la maison à ossature bois (E. Lerognon – Fluditec)

Avant l’application de la RT 2012, la maison à ossature bois (MOB) a profité de l’opportunité réglementaire du BBC car elle répondait bien à ses exigences grâce notamment à ses aspects thermiques. Plusieurs clients et constructeurs de maison à ossature bois se sont interrogés depuis l’application de la RT 2012 sur l’écart qu’on peut observer entre une construction conventionnelle et le bois :

  • calcul de la SHON RT : l’épaisseur des murs est intégrée dans le calcul, or elle varie de 220 à 300 mm pour une MOB contre 320 à 380 mm en conventionnel. Ainsi, pour un même volume à chauffer, par un effet purement mathématique, le résultat du calcul sera dégradé de 2 à 5%.
  • inertie du bâtiment : la plupart des constructions conventionnelles atteignent une classe d’inertie moyenne ou lourde quand une MOB est classée  à inertie légère ou très légére (notamment quand il y a plusieurs niveaux). L’impact sera de 0 à 3 %.
  • coffres de volets : avec une paroi moins épaisse, le coffre va occuper la totalité de l’épaisseur de la paroi en empéchant l’ajout d’une isolation entre le coffre et l’intérieur et conduisant à une perte de l’ordre de 0 à 5%.

La MOB peut ainsi être objectivement défavorisée (jusqu’à 15%) par certains des aspects du moteur de calcul de la RT 2012. Néanmoins on peut souvent trouver des solutions pour diminuer cet impact en prenant le temps de travailler sur des détails.

  • l’ombrage lié à l’épaisseur des murs : en paramétrant correctement cette valeur (trop souvent laissée aux niveau des valeurs par défaut) dans le moteur de calcul, la construction bois peut gagner de 2 à 4% sur des fenêtres exposées sud/est à sud/ouest.
  • les ponts thermiques : les déperditions liées aux ponts thermiques sont estimées à partir de valeurs par défaut (abaques) qui peuvent parfois dater de 5 à 8 ans et ne correspondent plus à la réalité des solutions mises en oeuvre. En prenant le temps de calculer la valeur réelle du psi avec un logiciel dédié, on peut gagner jusqu’à 4% au lieu de perdre de 4 à 10%.
  • l’étanchéité à l’air : un coefficient Q4 de 0,4 est beaucoup plus facile à atteindre sur une MOB que sur une maison traditionnelle. En se fixant cet objectif, on peut encore gagner de 10 à 12%.

Si on cumule tous ces paramètres et la finesse de ces calculs, on arrive à inverser la tendance en faveur de la MOB avec un gain de l’orde de 5 à 20% par rapport à une construction en maçonnerie conventionnelle.

Présentation d’un retour d’expérience – B. Menguy (Menguy Architectes) – P. Mouret (IC Bois).

Bernard Menguy, architecte, et Philippe Mouret de l’entreprise IC-Bois ont présenté la construction de 9 logements sociaux, commandés par le bailleur social Armorique Habitat et situés dans l’éco-quartier du Pré Vert à Saint-Nolff.

Supports de présentation

Les impacts du moteur de calcul RT 2012 sur la maison à ossature bois – Fluditec (Eric Lerognon)

Format : PDF
Poids : 5 Mo

Enquête nationale de la construction bois – Abibois (Hervé Boivin)

Format : PDF
Poids : 7 Mo

Introduction à la visite – Réseau Breton Bâtiment Durable

Format : PDF
Poids : 1 Mo

Présentation d’un retour d’expérience – B. Menguy – P. Mouret

Format : PDF
Poids : 4 Mo

Pour aller plus loin

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