Prévention et remédiation du risque radon

ORGANISATEUR

Réseau Breton Bâtiment Durable (actuel Batylab), en partenariat avec l’Agence Régionale de Santé (ARS Bretagne), le Cerema et l’association Approche EcoHabitat.

SUJET

Cette rencontre technique a pour objet d’établir un état des lieux du gaz radon dans les constructions régionales. De plus, elle proposera des techniques de prévention.

Infos pratiques

Mardi 25 juin 2019 
de 14h à 16h30
à l’Ecopôle
3 rue Victor Schoelcher
29900 Concarneau

Contexte

Le radon est un gaz radioactif d’origine naturelle, incolore et inodore. Il provient des sous-sols granitiques et volcaniques, ainsi que de certains matériaux de construction. Les couches superficielles du site sont percées par les fondations des bâtiments qui peuvent alors aspirer l’air du sol ainsi que le radon qu’il contient.

Le radon est classé « cancérigène certain » pour le poumon. En France, il est la seconde cause de cancer du poumon derrière le tabagisme. La Bretagne fait partie des quelques régions particulièrement exposées.

Comment construire et rénover en tenant compte de cet enjeu sanitaire majeur ?

C’est tout l’objet de notre dossier thématique « Prévention et remédiation du risque radon«  qui a été présenté :

  • mardi 7 mai 2019 de 9h30 à 12h à Lamballe (22)
  • Il sera détaillé, à nouveau, lors du rendez-vous du mardi 25 juin 2019

Programme

Résumé

Qu’est-ce que le radon ?

Le radon a été découvert en 1899 par Marie Curie, c’est un gaz naturel, inodore, incolore et radioactif. C’est un descendant de l’uranium, naturellement présent dans la croute terrestre. Il s’agit donc d’un risque naturel. La présence de radon dans l’air intérieur d’un bâtiment va ainsi dépendre de la concentration en uranium du sous-sol sur lequel ce bâtiment a été construit. La concentration en radon dans l’air se mesure en nombre de désintégrations par minute par mètre cube d’air (Becquerel/mètre cube). La valeur de référence parue en 2018 est de 300 Bq/m3. Ce n’est pas un seuil sanitaire mais plutôt une valeur de gestion, il s’agit donc d’avoir une concentration la plus faible possible mais en dessous de cette valeur de référence. Le radon va pénétrer dans les espaces clos par tous les défauts d’étanchéité du bâtiment situés à l’interface entre le sol et le bâtiment. Sa concentration dans l’air intérieur va augmenter si le renouvellement d’air n’est pas suffisant.

Les impacts sanitaires sont liés aux désintégrations successives du radon qui vont émettre des rayonnements alpha. Si on respire de l’air contenant du radon, au grès des désintégrations, celui-ci va se transformer en particule solide qui va alors demeurer dans les poumons en continuant à émettre des particules alpha (rayonnement radioactif). A concentration élevée et durée d’exposition prolongée, ceci va occasionner un excès de risque de cancer du poumon. En France, le radon est la seconde cause de cancer du poumon après le tabac et devant l’amiante. On estime l’impact du radon à 3000 décès par an en France.

Le radon est donc à la fois un risque naturel et un polluant de l’air intérieur.

Les territoires concernés par le risque radon sont les communes du territoire national classées en zone 2 ou zone 3. L’arrêté du 27 juin 2018 délimite ces différentes zones. Les exigences liées à ces zones exposées sont les suivantes :

  • l’obligation d’informer les acquéreurs/locataires de la situation en zone 3 du bien concerné incombe au bailleur ou vendeur lors de la signature du bail ou lors de la vente ;
  • l’obligation d’informer les citoyens sur les risques majeurs, dont le risque radon dans les zones 2 et 3 via le Dossier d’Information Communal sur les Risques Majeurs (DICRIM) affiché et consultable en mairie ;
  • l’obligation pour les maitres d’ouvrages ou exploitants d’établissements recevant du public (enseignement, accueil collectif d’enfants de moins de 6 ans, établissements sociaux , sanitaires, médico-sociaux avec une capacité d’hébergement, établissements thermaux et établissements pénitentiaires)  des zones 3 (voire en zone 1 et 2 si des mesures antérieures ont montré un dépassement du seuil de 300 Bq/m3) de faire procéder au moins tous les 10 ans à la surveillance du radon dans le bâtiment et à agir pour réduire l’exposition en cas de dépassement ;
  • l’obligation pour tous les employeurs d’évaluer les risques d’exposition des travailleurs aux rayonnements ionisant en intégrant le risque radon au document unique d’évaluation des risques professionnels. Si l’évaluation conclue à la possibilité d’un risque, l’employeur doit procéder ou faire procéder à la mesure du rayonnement lié au radon et le cas échéant s’assurer de la radioprotection des travailleurs.

état des lieux à l’échelle départementale

La norme ISO 11665-X définit le cadre de la mesure de la concentration en radon. Elle se fait sur 2 mois entre le 15 septembre et le 30 avril avec un taux d’inoccupation du local inférieur à 20%. Le rayonnement alpha va perforer le film du capteur qui sera ensuite analysé au microscope électronique en laboratoire afin d’estimer le nombre d’impact et d’en déduire l’activité du radon dans la pièce analysée.

Depuis 2000, plusieurs campagnes de mesures de radon se sont succédé notamment dans les établissements recevant des enfants ou des personnes âgées. Le territoire breton concerné par le risque radon inclut maintenant l’Ille-et-Vilaine avec le nouveau zonage. On note cependant que certains territoires en zone 1 sur la carte bretonne accueillent des établissements dans lesquels des mesures ont montré un niveau de radon supérieur au seuil de 300 Bq/m3. Le zonage indique une tendance générale mais ne garantit pas l’absence de risque. Sur près de 800 ERP au sein desquels des mesures ont été réalisées entre 2000 et 2012 dans le Finistère, 36,5% montrent une activité radon supérieur à 300 Bq/m3.

En Bretagne, la gestion du risque radon est une action prioritaire qui a été intégrée au PRSE 2 (Plan Régional Santé Environnement) puis PRSE 3. Plusieurs campagnes de mesures ont été accompagnées sur Concarneau, Lorient et Lannion et ont permis de distribuer plusieurs milliers de dosimètres au particuliers (dont 15% des habitations principales de Concarneau Cornouaille Agglomération avec 32% de résultats supérieurs à 300 Bq/m3). Les bâtiments construits avant 1948 et qui ont été rénovés montrent généralement des concentrations en radon élevées. L’accompagnement proposé par Approche Eco-habitat dans le cadre de ces campagnes a fait émerger le besoin de former des professionnels au diagnostic radon et a contribué à animer et former un groupe de professionnels. Des questionnaires ont été envoyés à l’ensemble de foyers pour lesquels une concentration supérieure à 300 Bq/m3 a été mesurée. En partenariat avec le CSTB, une analyse statistique permettra d’évaluer la nature des moyens mis en œuvre en termes de remédiation.

Avec l’arrivée de la nouvelle réglementation, il est prévu de communiquer auprès de l’ensemble des élus du territoire ainsi qu’aux établissements concernés.

  • Retours d’expériences de campagnes de mesures

L’association Approche Eco-Habitat a pris le relais des campagnes de mesures réalisées par la CLCV entre 2011 et 2014 dans le Finistère. Au-delà de la mesure, il convient de mettre en œuvre des solutions adaptées en termes de remédiation, il s’agit de passer de la mesure au diagnostic. Il est nécessaire de traiter chaque bâtiment individuellement pour adapter le traitement en fonction des potentialités du bâtiment. Approche Eco-Habitat essaie de poursuivre les campagnes de mesure pour essaimer plus largement sur le territoire en s’appuyant sur des associations environnementales ou citoyenne locales sur le principe de l’essaimage. Il faut pour cela disposer de diagnostiqueurs et de maîtres d’œuvre pour accompagner les éventuels travaux. 80 diagnostics ont déjà été réalisés avec des préconisations de remédiation suite aux campagnes de mesures.

Des réflexions sont également portées au niveau européen avec les conférences ROOMS qui sont organisées tous les ans et se sont tenues en 2016 à Concarneau.

  • Techniques de prévention et remédiation

Les solutions présentées concernent :

  • l’amélioration de l’étanchéité de l’enveloppe au niveau de l’interface sol/bâti ;
  • la ventilation de l’interface sol/bâti ;
  • la ventilation de l’espace de vie.

Elles sont toutes détaillées dans le Dossier Thématique – Prévention et remédiation du risque radon dans les bâtiments.

Supports de présentation

Le radon, données de cadrage
Stéphane COLLE – Cerema

Format : PDF
Poids : 2 Mo

Etat des lieux à l’échelle du département
Claudine NOYON – ARS

Format : PDF
Poids : 5 Mo

Retours d’expériences de campagnes de mesures
Patrick DEBAIZE – Approche EchoHabitat

Format : PDF
Poids : 787 Ko

Techniques de prévention et de remédiation
Rémi BOSCHER – Réseau Breton Bâtioment Durable

Format : PDF
Poids : 3 Mo