Résidence Salvatierra
Synthèse
Contexte
Pour cette opération de construction de logements en accession à la propriété à caractère social, la COOP de Construction a souhaité s’inscrire dans le cadre du projet européen d’habitat passif « CEPHEUS » (Cost Efficient Passive Houses as European Standards). Cinq autres opérations ont été réalisées, dans le cadre de ce projet, en Allemagne, Autriche, Suisse et Suède.
Le bâtiment est implanté dans la ZAC de Beauregard pour laquelle la Ville de Rennes a défini des exigences environnementales pour l’aménagement : vastes espaces plantés, îlots découpés en fonction des vents dominants, collecte et tri des déchets, réduction du bruit.
Objectifs prioritaires
- Les priorités sont celles fixées par le projet CEPHEUS : construire des logements sains, confortables, durables et à très faible consommation. (chauffage < 15 kWh/m2.an, ECS et usages domestiques < 42 kWh/m2.an, coût construction < 870 € HT / m² valeur 1998).
Les autres priorités étaient de développer des techniques de construction passive : très faibles besoins énergétiques, besoins résiduels assurés par des énergies renouvelables, en particulier solaires, coût global sur 30 ans comparable à une construction standard de l’année 2001.
Difficultés, solutions et enseignements
Le suivi réalisé et l’analyse des résultats mettent en évidence les efforts qui sont encore nécessaires pour atteindre les performances prévues par le standard « habitat passif » :
- les coefficients U des parois opaques et vitrées ainsi que la perméabilité à l’air de l’enveloppe doivent encore être diminués,
- les échangeurs de chaleur de chauffage et d’ECS doivent être systématiquement isolés,
- l’isolation thermique des réseaux de distribution et bouclage d’ECS doit être renforcée,
- le rendement des ventilateurs des systèmes double-flux doit être amélioré et le dimensionnement des systèmes réalisé de manière plus précise,
- la circulation sur les échangeurs d’appoint de chauffage et d’ECS doit être stoppée lorsqu’il n’y a pas de besoin, de manière à réduire et les consommations d’électricité et les pertes thermiques par les réseaux hydrauliques.
Pour les projets d’habitat passif, dont les objectifs de performance énergétique sont très ambitieux au regard des pratiques actuelles en France, l’incidence de la qualité de conception et de réalisation est très importante. Une conception plus poussée, une meilleure précision des cahiers des charges, un suivi d’exécution et une réalisation beaucoup plus soignés qu’à l’ordinaire sont indispensables pour atteindre les objectifs.
Description
Enveloppe
L’immeuble de 40 logements, situé sur la ZAC Beauregard à Rennes présente une façade principale orientée au sud réalisée en bauge. La façade nord et les pignons sont à ossature bois et isolés en laine de chanvre.
Composition | Epaisseur (cm) | U (W/m2.K) | |
---|---|---|---|
Façade sud | Blocs de bauge (argile, paille d’orge et ciment) | 50 | 0,75 |
Façade nord et pignons | Ossature bois / laine de chanvre | 15 | 0,21 |
Toiture | Bac acier et laine de chanvre | 20 | 0,19 |
Plancher bas | Dalle béton et laine de chanvre | 20 | 0,19 |
Menuiseries | Bois, peu émissives, lame d’ArgonFacteur solaire > 50% | 1,3 |
Systèmes
Nature | Puissance (kW) | |
---|---|---|
chauffage | – système aéraulique collectif constitué de plusieurs caissons VMC double flux avec échangeur/récupérateur haut rendement (80%) – appoint par batteries chaudes raccordées sur le réseau de chaleur de la ZAC (usine incinération des ordures ménagères) – appoint individuel par convecteur électrique | < 500 |
eau chaude sanitaire | production solaire couvrant 40 à 50% des besoins | |
ventilation | – VMC double flux avec récupération de chaleur sur l’air extrait (la température d’insufflation est d’au moins 8°C)- balayage de l’ensemble des pièces, extraction dans les pièces humides et débit de 30 m3/h.pers. – appartements traversant pour favoriser la ventilation nocturne |
Territoire et site
Bioclimatisme
Afin d’optimiser les apports solaires passifs, la façade principale est orientée au sud et dispose de larges surfaces vitrées. Les balcons filant font office de protection solaire
Énergie / Climat
Besoins énergétiques
Afin de réduire les besoins énergétiques, une attention particulière a été portée à l’étanchéité à l’air du bâtiment. Le coefficient n50 (étanchéité sous un différentiel de pression de 50 Pascal) atteint est de 0,6 vol/h.
Les consommations énergétiques ont fait l’objet d’un relevé sur une période de 2 ans après la mise en service. Elles se répartissent de la façon suivante :
Consommations réelles en kWh/m2.an | |
---|---|
Chauffage par réseau de chaleur | 41 |
Production d’eau chaude sanitaire (appoint à la production solaire) | 19 |
Usages privatifs d’électricité | 21,4 |
Consommation des parties communes | 26,6 |
Énergies renouvelables
80 m² de capteurs solaires sont installés en toiture afin de préchauffer l’eau chaude sanitaire. Ils produisent entre 40 et 50 % des besoins, l’apport étant assuré par un échangeur raccordé au réseau de chaleur de la ZAC.
Eau
Pas d’informations disponibles
Déchets
Pas d’informations disponibles
Confort / Santé
Qualité de l’air intérieur
Le renouvellement d’air est assuré par une ventilation double flux.
Électromagnétisme
Tous les appartements sont équipés de câbles blindés afin de limiter les champs électromagnétiques.
Bien être des occupants
L’utilisation de bauge en façade sud confère une bonne isolation thermique ainsi qu’une très bonne inertie thermique au bâtiment et permet ainsi de réguler les pics de chaleur en été. La bauge est constituée de blocs préfabriqués de 50 cm d’épaisseur composés d’un mélange humide d’argile, de paille d’orge hachée et de ciment. Les blocs sont moulés, comprimés puis séchés avant la mise en oeuvre.
- La réalisation de simulations thermiques dynamiques en phase de conception a permis d’optimiser le niveau de confort thermique.
- Ainsi, lors de l’épisode caniculaire de 2003, lorsque la température extérieure atteignait 39°C, la température ne dépassait pas 26°C dans un logement témoin traversant avec façade sud en bauge et 31°C pour un logement duplex traversant à ossature bois.
Social / Économie
Phase chantier
L’utilisation de la bauge a permis de mobiliser un savoir faire issu de la tradition locale et de privilégier ainsi les circuits courts. Le procédé a été mis au point par Jean Guillorel.
- La bauge est longtemps la technique traditionnelle de construction en terre du Bassin de Rennes. Ne nécessitant pas de coffrage en bois, à la différence du pisé, elle ne requiert pas de main-d’œuvre spécialisée, à l’exception du charpentier.
L’entrepreneur rennais Jean Guillorel a développé le procédé de la bauge mécanisée, des blocs de terre compactée, convenant à la fois pour la restauration de l’ancien et aussi pour des bâtiments neufs, individuels ou collectifs.
Gouvernance
Définition des besoins
Afin de réduire le demande en énergie des logements, un groupement d’achat d’appareils électro-ménagers à basse consommation d’énergie a été constitué par les acquéreurs avec l’appui du Conseil Local de l’Energie – Espace Info Energie de Rennes (devenu l’Agence Locale de l’Energie et du Climat du Pays de Rennes).
- Des aides financières de l’ADEME et d’EDF ont été apportées aux acquéreurs d’appareils de classe A (150€ pour un appareil et 300€ pour trois appareils).
Intervenants
Pas d’informations disponibles