La gestion des déchets de chantier : trier, réutiliser, économiser…

Infos pratiques

Dates :
Le 21 Mars 2017 
De 9h00 à 16h30

Adresse :
56920 Gueltas

Organisateurs :
Réseau Breton Bâtiment Durable
ADEME
FFB Bretagne

De quoi s’agit-il ?

Le secteur du bâtiment produit tous les ans des milliers de tonnes de déchets de natures diverses. Les réglementations sont de plus en plus exigeantes et les coûts de traitement et de recyclage sont à prendre en compte, d’où la nécessité pour l’ensemble des acteurs de la filière de trier et de valoriser au mieux ces déchets.

Le Réseau Breton Bâtiment Durable vous propose une journée technique pour échanger sur la manière d’optimiser la gestion des déchets de chantier :

  • en amont des projets,
  • sur les chantiers,
  • après la déconstruction.

Cette journée a été préparée en collaboration avec l’ADEME et la FFB Bretagne. Elle sera l’occasion, à travers des témoignages, des retours d’expériences et la présentation d’outils pratiques, d’illustrer ce qu’il est techniquement et économiquement possible de faire.

Nous vous invitons à participer à cette journée le 21 mars 2017 à partir de 9h00 sur l’écopôle de Suez Recyclage et Valorisation à Gueltas (56),

Programme

9h00 – Accueil café

9h15 – Partage d’expériences

Les déchets de chantier en chiffres et dans les textes

  • Les chiffres clés des déchets de chantier en Bretagne [S. Lecointe – ADEME]
  • Que dit la réglementation ? [M. Dessaint – DREAL]
  • Comment intégrer une démarche de chantier propre dans les pièces marché ? [M. Baa – Menguy architectes]

Préparer et réaliser la collecte des déchets

  • L’organisation du chantier [M. Baa – Menguy architectes]
  • Le rôle de l’opérateur de collecte [P. François – Nicol Environnement]
  • L’intérêt économique d’une bonne gestion de ses déchets [G. Le Gonidec – LG Rénovation]
  • Des outils pour accompagner les entreprises [P. Cardon – FFB Bretagne]

Présentation de démarches innovantes

  • L’expérience Démoclès [SNED]
  • Séparation et revalorisation de matériaux, une initiative de l’économie sociale et solidaire [S. Pichodo – Retrilog]
  • La réutilisation dans le champ de la maîtrise d’œuvre, retours d’expériences [S. Fruit – architecte]

12h30 – Buffet et temps d’échanges

14h00 – Visite de l’écopôle et du centre destockage exploité par Suez Recyclage et Valorisation

  • Présentation en salle
  • Visite commentée des installations en minibus

16h30 – Fin de la journée

Journée organisée en partenariat avec :

Avec la participation de :

Synthèse de la journée

Cette journée technique a été co-construite par l’ADEME, la FFB Bretagne et le Réseau Breton Bâtiment Durable. Elle a vocation à faire un état des lieux de la situation à l’échelle régionale et à partager des initiatives et expériences concrètes et réussies avec l’ensemble des professionnels présents, qu’ils soient maitres d’ouvrages, architectes, entrepreneurs ou artisans. Vous trouverez sur cette page une synthèse des échanges, les supports de présentation ainsi que quelques liens vers des ressources complémentaires.

Les déchets de chantier en chiffres et dans les textes

Les chiffres clés des déchets de chantier en Bretagne

La Cellule Economique de Bretagne a réalisé une enquête sur la base des données de 2012 pour le compte de l’Observatoire Régional des Déchets en Bretagne. Cette étude met en avant  le poids du bâtiment dans la production de déchets issus de la filière BTP :

  • Déchets Dangereux : 28 500 t (66%)
  • Déchets Non Dangereux : 465 000 t (89%)
  • Déchets Inertes : 1,3 millions de t (15%)

Plus des 3/4 des déchets issus des activités bâtiment et travaux publics sont traités sur des installations bretonnes. 55% des déchets entrants sur une installation bretonne ont été recyclés ou réutilisés. L’enjeu du Plan Régional de Gestion et de Prévention des Déchets est de capitaliser sur la capacité de la filière à revaloriser sur le territoire tout en développant l’emploi.

Que dit la réglementation ?

Le contexte a fortement évolué avec le passage d’un système économique linéaire vers une économie circulaire avec pour objectif de produire plus en consommant moins. Les déchets deviennent ainsi une ressource dans une boucle vertueuse. Le Code de l’Environnement définit un déchet comme « toute substance ou tout objet, ou plus généralement tout bien meuble, dont le détenteur se défait ou dont il a l’intention ou l’obligation de se défaire ». Les déchets se classent en 3 catégories : Déchets inertes (DI), Déchets Dangereux (DD) et Déchets Non Dangereux (DND). Pour chacune d’elles il existe des filières de valorisation matière ou énergétique ainsi que des filières d’élimination. Le coût de traitement varie de 7 € à 400 € HT et augmente avec la dangerosité du déchet. Il est important de réaliser un tri efficace car des déchets en mélange seront traités comme le plus dangereux d’entre eux. L’objectif communautaire est de valoriser sous forme de matière 70% des déchets du secteur du bâtiment et des TP d’ici 2020. Le producteur a l’obligation de gérer la traçabilité des déchets via un registre. Dans le cas de Déchets Dangereux, le Code de l’Environnement impose un Bordereau de Suivi des Déchets (BSD).

Comment intégrer une démarche de chantier propre dans les pièces marché ?

On parle de chantier propre ou à faibles nuisances car on ne peut considérer que la seule question de la gestion des déchets, c’est une démarche globale explique Mhedi Baa, architecte. Si la maîtrise d’ouvrage a mis en place une démarche environnementale sur son projet, elle va naturellement intégrer une charte dans les pièces du DCE. S’il n’y a pas de démarche environnementale spécifique, on peut procéder exactement de la même manière. La charte de chantier à faibles nuisances doit être une pièce du règlement de consultation. Il est important de l’annoncer clairement aux entreprises pour leur permettre de répondre convenablement aux exigences de la charte. C’est à cette condition qu’une analyse complète des critères d’attribution des marchés pourra être réalisée.

Préparer et réaliser la collecte des déchets

L’organisation du chantier

Tout au long du chantier et notamment au démarrage, il est essentiel de rappeler la démarche et de relire la charte. C’est l’occasion de préciser les besoins : combien de bennes, à quel endroit, quel étiquetage, comment les évacuer… ? Deux réunions sont à prévoir dans la charte, une première avec les entreprises qui vont assurer le clos couvert et une seconde avec les entreprises du 2nd oeuvre. Il est essentiel de s’assurer que les compagnons soient présents avec les chefs de chantier car ce sont eux qui auront la charge de réaliser le tri. Des bennes encombrées génèrent des nuisances et des risques potentiels, il est essentiel de prévoir des pénalités et de les appliquer le cas échéant. Au quotidien, le tri n’est pas toujours simple et une bonne volonté ne suffit pas toujours. Il est nécessaire de mettre en place une organisation efficace en définissant le rôle de chacun avec, par exemple, un responsable Qualité Environnement (prestataire extérieur), un correspondant Environnement Chantier pour le gros oeuvre puis pour le second oeuvre, ainsi qu’un responsable environnement par entreprise. En complément il est judicieux de prévoir des outils didactiques pour que les compagnons aient le moins de doutes possibles sur le chantier. Le cahier vert est un outil de suivi qui reste sur le chantier et permet de recenser les différents incidents et actions correctives qui ont été mises en oeuvre.

Le rôle de l’opérateur de collecte

Nicol Environnement témoigne du rôle de l’opérateur de collecte qu’on ne peut pas résumer à celui d’un simple transporteur, c’est un maillon de la chaîne de traitement du déchet. Il est garant du respect de la réglementation, il assure le lien entre le producteur de déchet, le maître d’ouvrage et l’entreprise qui le traite ou l’élimine. L’opérateur de collecte est de fait directement associé à la démarche de chantier propre et est tenu de respecter les règles de sécurité (lieu et heure de dépose des contenants, chargement et transport), les obligations en matière de tri (suivi et traçabilité), de propreté (état des bennes, évacuation régulière…) et donc de relation avec les riverains. Il peut arriver, sur des petits chantiers, qu’il assure lui-même le tri sur son site an aval. Il peut minimiser l’impact environnementale lié au transport en assurant un double fret : livraison de matière première en venant récupérer les déchets du chantier. Le rôle du chauffeur est important, il contribue au contrôle de la qualité du tri et à la sensibilisation des entreprises sur le chantier.

Exemple d’une offre de service en gestion des déchets pour des chantiers de petite taille : Géode Environnement

L’intérêt économique d’une bonne gestion des déchets

Une bonne gestion des déchets permet à l’entreprise d’optimiser les coûts liés au traitement car une bonne valorisation de ses déchets est, la plupart du temps, moins onéreuse que le simple enfouissement. L’entreprise LG Rénovation a ainsi directement intégré cette notion lors de la conception de ses nouveaux locaux en 2000. Un plan de circulation adapté permet aux équipes de retour de chantier de déposer les déchets de différentes natures sur 5 quais adaptés pour permettre leur stockage puis leur revente dans les filières adéquates (notamment pour les ferrailles et déchets de cuivre). Le produit de la vente est redistribué aux salariés pour les inciter à intégrer cette démarche vertueuse. Le coût de gestion et de traitement est estimé environ 1% du montant des travaux proposés.

Des outils pour accompagner les entreprises

La FFB propose différents outils pour aider les entreprises à bien gérer leurs déchets. Une série de pictogrammes associant un code couleur à chaque catégorie de déchets est proposée et reste libre de droits. 

Le site internet www.dechets-chantier.ffbatiment.fr développé par la FFB et la FNTP permet aux entreprises d’identifier de façon simple et rapide les prestataires de gestion de déchets les plus proches du chantier, par type de déchet. Plusieurs ressources documentaires, guides et vidéos viennent compléter le sujet. L’outil est également disponible en application portable. Si ces différents outils facilitent le travail des artisans, ceux-ci ont besoin d’un cadre avec une demande suffisamment précise et détaillée de la maîtrise d’ouvrage. Pour certaines entreprises qui ont mis en place des dispositifs de traitement sur leur site, une charte de chantier propre intégrant la gestion des déchets au compte prorata pose parfois des difficultés.

Présentation de démarches innovantes

L’activité de déconstruction, projet Démoclès

L’entreprise Mahé-Hubert apporte son témoignage d’acteur de la déconstruction. A l’aide d’engins spécifiques équipés de pince de tri ou de mâchoires, les murs et structures sont démolis. Un tri permet de récupérer les ferrailles qui seront revendues et le béton qui est concassé et peut être réutiliser en remblais sur site. Le béton peut également être utilisé sur des chantiers de travaux publics en sous couche. Tout ceci est possible sous réserve qu’un travail préalable de tri et enlèvement des différents équipements ait été proprement réalisé. En fonction des chantiers, on peut également procéder à la récupération de pierres et de charpentes. Un référencement de l’ensemble des matériaux ainsi récupéré est souhaitable.

Le SNED a participé au projet Démoclès, une expérimentation menée pendant 18 mois sur 19 chantiers pour évaluer les outils existants et améliorer la gestion des déchets de chantier. Les conclusions de ce projet montrent que, sous réserve de bien clarifier les responsabilités de chacun, de former les équipes de maîtrise d’ouvrage et de maîtrise d’oeuvre, les déchets du second oeuvre pourraient être recyclés à plus de 80% sans surcoût.

Séparation et revalorisation de matériaux, initiative de l’ESS

Retrilog est une entreprise d’insertion créée en 2008. Elle compte 55 employés en Bretagne travaillant sur la logistique et les déchets. En constatant qu’il existait un gisement de près de 10.000 t/an de déchets constitués de portes et fenêtres, une réflexion sur la déconstruction a été menée via un groupe de travail REQUALIF piloté par Emmaüs France. 97% des matériaux (bois et verre pour l’essentiel) sont recyclables ou réutilisables. Ceci nécessite un travail « à la carte » avec une expertise et une intervention humaine forte, notamment pour le traitement du verre qui doit être peu polluant pour être repris. Les pistes de réemploi explorées vont permettre de proposer d’ici 2018, au plus tôt, des composteurs individuels ou collectifs, des tréteaux, des bois de bout…

La réutilisation dans le champ de la maîtrise d’oeuvre

Sarah Fruit est architecte, elle travaille sur plusieurs projets en lien avec le réemploi de matériaux de construction. Le réemploi s’entend ici comme le détournement de l’usage initial. La récupération est ainsi considérée comme un premier pas vers le réemploi. Cette démarche est illustrée par un retour d’expérience : l’aménagement d’une halte garderie en crèche. Un dialogue initié avec les entreprises de chaque lot a permis de dresser un catalogue de ce qui était récupérable et a pu être stocké par les entreprises concernées (radiateurs, dalles de faux plafonds, cloisons vitrées…). Tout n’est pas forcément réutilisable sur place mais pourrait trouver un nouvel usage sur un autre chantier. L’enjeu est alors de distribuer les responsabilités : qui démonte, stocke, remet à neuf  ? BATIRECUP est né de cette expérience. Cette plateforme a vocation à accompagner les différentes parties prenantes pour réutiliser et valoriser les produits de déconstruction. Elle permettra de cartographier les ressources, de mettre en relation les revendeurs et réutilisateurs d’offrir des ressources (outils juridiques, guides pratique…).

Supports de présentation

Les chiffres clés des déchets de chantier en Bretagne
S.Lecointe – ADEME

Format : PDF
Poids : 3 Mo

Que dit la réglementation ?
M. Dessaint – DREAL

Format : PDF
Poids : 4 Mo

Comment intégrer une démarche de chantier propre dans les pièces marché ?
M. Baa – Menguy architectes

Format : PDF
Poids : 1 Mo

L’organisation du chantier
M. Baa – Menguy architectes

Format : PDF
Poids : 2 Mo

Le rôle de l’opérateur de collecte
P. François / S. Talbot – Nicol Environement

Format : PDF
Poids : 643 Ko

Des outils pour accompagner les entreprises
P. Cardon – FFB Bretagne

Format : PDF
Poids : 3 Mo

La démollition – l’expérience Démoclès
Céline Raillon – SNED

Format : PDF
Poids : 944 Ko

Séparation et evalorisation de matériaux, une initiative de l’économie sociale et solidaire
S. Pichodo – Retrilog

Format : PDF
Poids : 723 Ko

La réutilisation dans le champs de de la maîtrise d’oeuvre, retours d’expériences
S. Fruit – Sarah Fruit Architecte

Format : PDF
Poids : 14 Mo

Ressources complémentaires

Plan d’accès