Maison de Santé Billé

Synthèse

Contexte

Le SIVOM (Syndicat Intercommunal à VOcations Multiples) de BILLÉ – COMBOURTILLÉ – PARCÉ est constitué de 3 communes qui comprennent, au 1er janvier 2012, 2277 habitants. Ce sont des communes rurales situées au Nord-Est du département d’Ille-et-Vilaine, à près de 10 kilomètres au Sud de Fougères. Dès 2008, le regroupement des professionnels de santé et la construction d’une maison de santé est évoqué.

Objectifs prioritaires

Mutualiser et Regrouper les offres de soins

Réaliser un bâtiment performant et facilement accessible

Démarches / Labels / Certifications

Le projet a été lauréat de l’appel à projets « Bâtiment Basse Consommation » de l’Ademe et la Région en 2013. Cette candidature, initiée par le Conseiller en Energie Partagé a permis d’accentuer la performance énergétique du projet prévu initialement (voir onglet gouvernance).

Facteurs de réussite

La prise en compte des besoins des professionnels de santé, l’accompagnement par le Conseiller en Energie Partagé, la volonté de la maîtrise d’ouvrage (SIVOM) et l’intérêt de l’équipe de maîtrise d’oeuvre pour le projet ont été déterminant pour sa réalisation. Le suivi des consommations et la prise en compte du ressenti des occupants doivent permettre d’assoir la réussite du projet dans les mois qui viennent.

Difficultés rencontrées / Solutions apportées / Enseignements

L’idée du projet est née en 2008. De nombreux aléas, indépendant de la volonté de la maîtrise d’ouvrage, ont conduit à ce que le projet voit le jour plus tardivement. Les principales difficultés ont été liées aux statuts du SIVOM (Syndicat intercommunal à vocations multiples) et à la prise de compétence pour la réalisation d’un établissement de santé. Aujourd’hui, le Contrat local de santé du Pays de Fougères, permet d’accompagner, via l’animation territoriale de santé, les collectivités et les professionnels de santé dans leurs projets d’offres de santé.

Le financement du projet et notamment le fait de ne pas obtenir plusieurs subventions comme la DETR (Dotation d’équipements aux territoires ruraux) et la FNADT a été problématique.

Description

Mode constructif

La structure du bâtiment est composée d’une ossature bois insérée entre des voiles béton assurant le contreventement, le tout de plein pied. Un studio en ossature bois a été construit à l’étage.

Enveloppe

Compositionépaisseur (cm)U (W/m2.K)
murs extérieurs bétonBéton / laine de verre / laine de verre / plaque de plâtre20 / 10 / 4,5 / 1,30,216
murs extérieur ossature boisBardage / lame d’air / panneau fibre de bois / OSB / laine de verre entre montant ossature bois / frein de vapeur / laine de verre entre montant d’ossature métallique / lame d’air / plaque de plâtre2 / 3 / 6 / 2 / 14,5 / 6 / 3 / 1,30,135
Cloison séparatrice Studio – Pôle de santéCloison SAD 160160,540
Plancher sur terre pleinPolystyrène expansé / dalle béton / polyuréthane / chape10 / 13 / 4,8 + 8 / 100,093
Plancher studio sur pôle de santélaine de verre / dalle béton10 / 200,289
Toiturelaine de verre sur faux plafond / laine de verre sous toiture24 / 240,091
MenuiseriesAlu – double vitrage lame d’argonAlu – triple vitrage au nord Uw = 1,5 W/m2.KUw = 1 W/m2.K
PortesPorte automatique de l’entrée Uw = 2,4 W/m2.K

Systèmes

Nature
VentilationBureaux et salles d’attentes: double flux avec récupération de chaleur (η > 80%),Sanitaires et locaux à pollution spécifique du pôle: simple flux auto-réglable avec caisson basse consommation,Studio simple flux hygro B avec caisson individuel micro Watt +
Eau chaude sanitairePôle de santé et Studio: ECS produite par la PAC air/eau Ballon principale 200 l
Ballons tampons électriques de 30 l pour les zones infirmière 1 et infirmière 2
ChauffagePôle de santé : Chauffage par PAC air/eau (P = 16 kW; COP > 4 à +7/35°)Emission par radiateurs moyenne température munis de robinets thermostatiques (variation temporelle = 0,42)Etage (Studio et circulation) : chauffage par panneaux rayonnants électriques (CA = 0,14)
EclairageBureaux : puissance installée 10 W/m2 gérés par interrupteur marche arrêt,Sanitaires : puissance installée 8 W/m2 gérés par détecteurs de présenceSalle de réunion : puissance installée 9 W/m2 géré par détecteurs de présence et seuil de luminositéAttentes/accueil : puissance installée 9 W/mgérés par interrupteur marche arrêt et seuil de luminosité

L’ensemble des systèmes installés est regroupé dans le local technique et disposé de telle sorte que l’accès est très aisé. Les réglages, l’entretien et la maintenance en sont simplifiés.

Caisson de la VMC double flux – photo ©  Réseau Breton Bâtiment Durable
Organisation des équipements dans le local technique – photo ©  Réseau Breton Bâtiment Durable

Territoire et site

Foncier

Le pôle de santé construit sur la commune de Billé est un projet mutualisé entre trois communes et permet donc d’optimiser et limiter la consommation du foncier.

Le projet vient prendre place au coeur d’une zone urbanisée dans le bourg de Billé et combler une « dent creuse ». La proximité de la pharmacie a également été un critère déterminant et permet de créer véritablement un pôle de santé complet.

Bioclimatisme

L’orientation du bâtiment et son mode constructif mixte bois – béton sont le résultat d’une approche bioclimatique. En effet, il a été fait le choix de coupler des voiles bétons à l’ossature bois afin d’y apporter de l’inertie. Une compacité a également été recherchée pour limiter les surfaces déperditives.

Énergie / Climat

Besoins énergétiques

Le bâtiment répond aux exigences de la réglementation thermique 2012.

 ProjetRéférenceGain
BBio56,575,925,56%
Tic (°C)26,10 (logement)29,1 (Pôle de santé)30,6 (logement)33,6 (Pôle de santé)Tic – Tic ref = – 4,5
Cep (kWh ep/m SHON )60,477,422%
Etanchéité à l’air – Q4 Pa surf (m3/(h.m²))0,30,6
Exigences de résultats conventionnels

Climat

Dans la programmation, Il est mentionné que la maîtrise d’oeuvre s’attachera à utiliser des matériaux sains et ayant peu d’impacts sur l’environnement. Plusieurs réponses dans le choix des matériaux traduisent cette volonté comme le choix d’un mode constructif intégrant de l’ossature bois. Un autre exemple, pour la protection des ouvrages en bois (ossatures) contre les termites souterrains (conformément aux dispositions de l’arrêté du 27 juin 2006 relatif à l’application des articles R112-2 et R112-3 du Code de la Construction et de l’Habitation) il a été proscrit l’utilisation de produits chimiques et insecticides. Une barrière physique a été prescrite.

Mesure et évaluation

Un bilan des consommations d’énergie après un an de fonctionnement a été réalisé par le Conseiller en Energie Partagé, en voici un extrait :

Consommations théoriques :

Les consommations d’énergie théoriques du bâtiment calculées dans l’étude thermique réglementaire prévoyaient 60,4 kWhep/m²/an pour les consommations des postes chauffage, ventilation, auxiliaires et éclairage soit pour une surface de 384 m² (SHON) la consommation théorique était de 23 194 kWhep par an.
Ces consommations théoriques ne prennent pas en compte les consommations des autres usages spécifiques de l’électricité notamment les postes informatiques, la baie réseau, les équipements électriques médicaux…

Consommations réelles :

A partir des factures d’électricité du bâtiment et des relevés réels du compteur électrique, la consommation d’électricité entre le 17/11/2014 et le 10/11/2015 était de 18 399 kWh.
Pour comparer cette consommation réelle avec la consommation théorique issue de l’étude thermique il faut appliquer le coefficient d’énergie primaire qui est de 2,58 pour l’électricité (seule énergie dans ce bâtiment). En énergie primaire, la consommation réelle est donc de 47 469 kWhep pour la 1ère année de fonctionnement du bâtiment.

La différence entre la consommation d’électricité théorique et la consommation réelle de la 1ère année de fonctionnement est importante! En effet la consommation réelle est multipliée par 2 par rapport à la consommation théorique issue de l’étude thermique.
Il y a la plupart du temps une différence de consommation à la hausse entre les résultats de l’étude thermique et la consommation réelle car l’étude thermique ne prend pas en compte tous les postes de consommation. L’étude thermique est également basée sur une méthode conventionnelle de calculs des consommations énergétiques. Enfin, la 1ère année de fonctionnement d’un bâtiment neuf n’est généralement pas très représentatif avec très souvent des surconsommations liées au séchage des matériaux (enduit, peinture…) avant la livraison du bâtiment et liées au réglage des équipements de chauffage et de ventilation.
Cependant, la différence entre la consommation théorique et consommation réelle étant relativement importante sur ce bâtiment, le Conseiller en Energie Partagé du Pays de Fougères réalise une analyse approfondie du bâtiment afin de déceler d’éventuelles dérives d’utilisation ou défaillance des équipements (mauvais réglage des régulations, défaut de fonctionnement d’horloges…). L’objectif étant de diminuer les consommations et dépenses d’énergie de ce bâtiment à confort identique et de s’approcher des consommations théoriques.

Il n’y a pas eu d’instrumentation spécifique de mise en place sur ce projet, le suivi des consommations devant être réalisé par le CEP sur la base des sous compteurs réglementaires. Cependant le sous comptage réglementaire n’a pas été entièrement respecté, il est donc impossible de dissocier les consommations des différentes VMC de la pompe à chaleur. Une reprise devra donc être réalisée au moins pour isoler les consommations de chauffage des consommations liées à la ventilation. De la même manière la consommation liée aux deux ballons d’eau chaude électriques ne peut être isolée des autres prises de courant. En attendant, d’autres stratégies ont été mises en place pour contrôler plus précisément les consommations du bâtiment.

Les actions mises en oeuvre et les résultats :

Un capteur a été positionné sur le compteur général. L’objectif est d’analyser les consommations globales dans le temps et de relever les appels de puissances et les consommations quotidiennes. L’appareil est basé sur le relevé des impulsions sur le compteur. Les données sont transmises une fois par jour vers le CPE.

Mise en place d’un compteur pour suivre l’évolution des appels de puissance © photo – Réseau Breton Bâtiment Durable
Sous comptage réglementaire © photo Réseau Breton Bâtiment Durable

Le suivi des puissances réalisé sur le compteur général montre un seuil de 600 W en dessous duquel on ne descend jamais y compris en période d’inocupation. En parallèle, dans le CCTP il est indiqué que la double flux a une puissance de 500 W ce qui pourrait correspondre. Ce constat a conduit à la vérification de la programmation de la double flux qui en effet n’avait pas de programme réduit d’enregistré.

Consommation quotidienne en kWh du 28 septembre au 15 octobre 2016 © CEP Pays de Fougères
Appels de puissance en Watts du 28 septembre au 16 octobre 2016 © CEP Pays de Fougères
Programmation de la VMC double flux photo © Réseau Breton Bâtiment Durable

Dans le cadre de l’adhésion de la Commune de Billé au service de Conseil en Energie Partagé du Pays de Fougères, la Maison de santé sera intégrée chaque année dans le suivi des consommations d’énergie et d’eau des bâtiments communaux réalisée par le service CEP. Ainsi, les actions correctrices pourront être évaluées et remodifiées si nécessaire.

Eau

Pas d’information disponible

Déchets

Cycle de vie du bâtiment

L’utilisation de bois pour l’ossature bois et l’isolation par l’extéieur participe à l’optimisation du bilan carbone du projet.

Confort / Santé

Qualité de l’air intérieur

Le choix des matériaux de finition a été fait dans le but d’assurer un air sain. Tous les revêtements muraux sont dépourvus de COV et le sol souple est en linoléum naturel. Les débits de ventilation doivent assurer un renouvellement d’air suffisant.

Bien être des occupants

Confort thermique

Malgré l’apport d’inertie des voiles béton, un inconfort d’été est relevé par les occupants. Une surventilation nocturne devrait être testée l’été prochain.

Eclairage

Eclairage naturel

Puit de lumière et vitrage important © photo – Réseau Breton Bâtiment Durable
Puits de lumière et paroi vitrée entre l’accueil et la salle d’attente – photo © Réseau Breton Bâtiment Durable

4 conduits de lumières ont été installés dans l’espace d’accueil et les deux salles d’attentes par le lot couverture. Le système d’optique concentrant la lumière permet de limiter l’utilisation de l’éclairage artificiel.

Eclairage artificiel

La gestion de l’éclairage est conforme aux dispositions de la réglementation thermique. Dans les salles de consultation l’allumage et l’extinction se fait manuellement. Pour les sanitaires, l’allumage et l’extinction se font sur détection de présence. Enfin, pour l’accueil, la gestion de l’éclairage est manuelle avec une extinction automatique selon le seuil de luminosité. Ainsi, comme nous pouvons le voir sur les photos ci-dessus, lorsque la luminosité est suffisante (photo de gauche – aile sud du bâtiment) les luminaires s’éteignent à l’inverse de la photo de droite (aile nord du bâtiment) ou les luminaires sont restés allumés.

Confort visuel

La maîtrise d’oeuvre s’est assurée d’un niveau d’éclairement adapté en précisant l’obligation de conformité vis-à-vis du Code du Travail mais également en préconisant de suivre les recommandations relatives à l’éclairage intérieur rédigées par l’ « Association Française de l’Eclairage ».

Pour ne pas limiter la diffusion de la lumière, les parois séparatives du hall d’accueil et des salles d’attente sont en verre.

Nuisances sonores

Entre les locaux

Des ajustements d’isolation acoustique entre les salles de consultations et les espaces d’attente se sont révélés nécessaires pour satisfaire la discrétion des consultations.

Des parois vitrées ont également été ajoutées entre le sas d’entrée et les deux salles d’attente. En effet, l’espace créé formait un long couloir qu’il était nécessaire de cloisonner pour le confort des patients et du personnel d’accueil. Le choix des parois vitrés permet de conserver la bonne gestion des apports de lumière.

Social / Économie

Coût de construction

LotsCoût (€ HT)
VRD113 579
Gros oeuvre102 845
Charpente – ossature bois  – bardage bois32 640
Couverture et bardage métalliques49 750
Menuiseries97 068
Portes automatiques9 395
Cloisons sèches – isolation51 047
Electricité – chauffage58 648
Plomberie – sanitaire13 558
Aérothermie – ECS18 102
Chapes – carrelage – faïence28 855
Revêtement de sol9 756
Plafonds suspendus7 548
Peinture18 939
Espaces verts – clôtures17 280
Total629 010

Gouvernance

Définition des besoins

Les besoins ont été répertoriés lors de la programmation par la maîtrise d’ouvrage, en partenariat avec les futurs médecins notamment pour déterminer les surfaces nécessaires aux différents espaces.

Répartition des espaces en phase programmation © SIVOM Billé – Combourtillé – Parcé
Plan établit en réponse à la programmation © Vincent Le Faucheur / Gilles Delourmel

Le service de Conseil Energie Partagé a accompagné les trois communes dans l’élaboration de leur projet de construction de maison de santé, de la consultation de la Maîtrise d’oeuvre à la consultation des entreprises. Il a ainsi encouragé et accompagné le SIVOM à candidater à l’appel à projet Bâtiment Basse Consommation de l’ADEME – REGION. Pour cela, il a participé à la rédaction du programme sur la partie thermique pour la consultation de la maîtrise d’oeuvre afin d’améliorer et atteindre les performances requises. Cette action s’est traduite par la rédaction d’une clause indiquant la possibilité de réaliser un bâtiment aux performances supérieures à la réglementation thermique en vigueur (RT 2012).

Mobilisation des acteurs en phase construction

La maitrise d’oeuvre était composée de deux personnes, dont une a suivi le chantier tout en étant partie prenante lors de la conception, ce qui a facilité le suivi de la mise en oeuvre.

Vie du bâtiment

Le suivi des consommations par le Conseiller en Energie Partagé permet de contrôler les dérives pouvant subvenir. Après un premier travail de programmation et de réglage, un contrat de maintenance a été passé pour le système d’aérothermie. Concernant l’électricité et la VMC double flux une reprise des installations est nécessaire pour se conformer à la réglementation au niveau des sous-compteurs.

Un contrat de maintenance a été passé pour les portes automatiques de l’entrée.

Il est envisagé un contrat d’entretien pour la ventilation double flux et l’alarme, une vérification de l’ensemble des réglages des luminaires pourra être demandée.

Intervenants

Intervenants

LotsEntreprises
VRDS.T.P.O. (Laval – 53)
Gros oeuvreBOUVET (Combourtillé – 35)
Charpente – ossature bois  – bardage boisDARRAS (Romagné – 35)
Couverture et bardage zincBILHEUDE (Vitré – 35)
Menuiseries extérieures et intérieuresMENUISERIE PELE (Ernée – 53)
Portes automatiquesRECORD (Cesson-Sévigné – 35)
Cloisons sèches – isolationERCP (Châtillon-en-Vendelais – 35
Electricité – chauffageIRCE (Médréac – 35)
Plomberie – sanitaireGALLE (Romagné – 35)
Aérothermie – ECSGALLE (Romagné – 35)
Chapes – carrelage – faïenceLEBLOIS SAINT JAMES (St James – 50)
Revêtement de solLEBLOIS SAINT JAMES (St James – 50)
Plafonds suspendusGAUTHIER PLAFONDS (Guichen – 35)
PeintureTIRIAULT (Acigné – 35)
Espaces verts – clôturesSERRAND PAYSAGE (Vitré – 35)