Rénovation d’une maison individuelle classée au patrimoine
Infos pratiques
Dates :
Le 10 Septembre 2018
De 12h00 à 14h30
Adresse :
113 rue de Paris
35000 Rennes
Organisateurs :
Réseau Breton Bâtiment Durable
De quoi s’agit-il ?
Dans le cadre de ses missions, le Réseau Breton Bâtiment Durable poursuit la série de visites consacrées à la rénovation.
Après avoir abordé la rénovation de logements en copropriétés avec la visite et le dossier « retour d’expérience » de l’opération du Gacet à Rennes, puis la rénovation de bureaux en copropriété avec la visite de l’espace performance, nous vous proposons d’aborder la rénovation d’une maison individuelle classée au patrimoine de la ville de Rennes et d’aborder également la mise en oeuvre de matériaux biosourcés.
A cette occasion, Charlotte Piel (Lezeko Architectes) nous présentera une vue d’ensemble du projet (état initial, contraintes, objectifs, choix techniques, gestion des ponts thermiques…). Julien André (Bee+, Bureau d’étude en efficacité énergétique, santé et confort des occupants) abordera ensuite le volet énergétique (STD, démarche passive).
Synthèse
L’architecte, le bureau d’étude et les entreprises
Cloison sèche isolation biosourcée : Mosbo
Electricité Ventilation : Dynamo Electricité
Plomberie Chauffage : HP Energétik
Le projet, de l’état initial à la mise en oeuvre
Le projet de rénovation concerne la tranche 2 d’un bâtiment du XVIIIème siècle, situé dans les anciens faubourgs de Rennes. Cette bâtisse, achetée par les propriétaires actuels en 2011 était composée de 3 lots de deux appartements chacun. La volonté de la maitrise d’ouvrage a été de créer trois maisons de ville (3 lots) avec un échelonnage des travaux. Le clos couvert de l’ensemble du bâtiment et le second oeuvre du premier lot ont déjà été livrés par une précédente maitrise d’oeuvre qui avait également réalisé un projet de conception pour la seconde tranche. Après différentes visites de chantier, notamment de projets passifs, la maitrise d’ouvrage a souhaité pour ce deuxième lot apporter une réponse plus adaptée en termes de performance énergétique et de respect du bâti ancien, confiant cette mission à une nouvelle équipe de maîtrise d’oeuvre.
Etat existant et analyse des contraintes
En s’appuyant sur cette première planche, Charlotte Piel a dressé les contraintes liées à la typologie de ce bâtiment du XVIIIème siècle et aux travaux déjà réalisés sur ce projet. En effet, plusieurs actions avaient été engagées par la maitrise d’oeuvre précédente, comme la réalisation d’une dalle en béton de ciment au rez-de-chaussée, ou encore la pause des menuiseries extérieures.
La répartition des déperditions de l’enveloppe thermique a été identifiée grâce à la réalisation d’une Simulation Thermique Dynamique par BEE+. Vous pouvez retrouver le détail de ces déperditions et leur impact sur le visuel ci-contre.
Ce travail préalable a permis d’engager la définition des objectifs pour une rénovation thermiquement très performante, respectueuse du comportement du bâti ancien et assurant un confort pour les futurs usagers. Le projet de conception initial a été conservé pour une comparaison en termes de performance et de coût.
Concept architectural et choix techniques
Sur la seconde planche, nous avons la description des solutions préconisées et mises en œuvre pour réduire les déperditions thermiques et répondre aux exigences du bâti ancien. La démarche de l’équipe de maîtrise d’oeuvre a été de suivre les principes pour tendre vers le passif :
Etanchéité à l’air (membrane hygrovariable) / étanchéité au vent (parepluie en toiture, monoair sur le mur parpaing et enduit dégrossi chaux sable sur le mur en pierre) / gestion des ponts thermiques (isolation du mur de refend, isolation nez de dalle…) / renforcement de l’isolation, gestion de l’hygrométrie (dégrossi chaux sable, isolant biosourcé hydrophile, remontées capillaires…) / renouvellement d’air avec récupération de chaleur grâce à la VMC double flux / chauffage (suppression du plancher chauffant prévu initialement pour une chaudière gaz haut rendement avec des émetteurs spécifiques pour de la basse consommation).
En plus de ces solutions techniques, la distribution des espaces a été revue privilégiant ainsi les pièces de vie au sud pour bénéficier des apports solaires, les pièces techniques et zones de circulation contre les murs mitoyens et les pièces « d’eau » au nord. La volonté d’optimiser le rendement de la ventilation double flux a également eu un impact sur la localisation des espaces pour limiter les linéaires de gaines et minimiser ainsi les pertes de charges.
Réhabilitation et performances thermiques
La troisième planche permet de visualiser la composition des parois, la mixité des matériaux utilisés et la performance thermique obtenue. La maitrise d’oeuvre a rappelé à cette occasion l‘importance de l’étanchéité à l’air mais également de l’étanchéité au vent. Ces deux paramètres permettent d’obtenir le réel pouvoir isolant des matériaux d’isolation et d’assurer leur pérennité. En effet, une parois mise en oeuvre sans protection au vent (parepluie, monoair, enduit chaux sable…) n’aura pas la résistance thermique théorique annoncée.
Pour le confort d’été, la fibre de bois mise en oeuvre dans les combles permet un déphasage plus important et limite les périodes de surchauffes.
Hygrothermie et Matériaux bio-sourcés
Sur la planche 4, quelques exemples de mises en oeuvre de matériaux biosourcés en réponse à certains points sensibles :
Confort d’été : la laine de bois pour l’isolation des combles permet un déphasage plus important et limite les périodes de surchauffes. (Fonction qui aurait pu être aussi assurée par la ouate de cellulose)
Qualité de l’air intérieur : Peinture Algo (lien vers la visite sur ce thème)
Gestion de la migration de la vapeur d’eau : l’interface pierre – isolant biosourcé est traité avec un dégrossi chaux-sable permettant une étanchéité au vent. L’isolant est directement en contact avec le dégrossi, favorisant l’effet « mèche » c’est à dire la migration de la vapeur d’eau dans la paroi pour que celle-ci puisse être évacué vers l’intérieur ou vers l’extérieur.
Le liège, imputrescible a été mis en oeuvre en pied de mur (zone la plus sensible concernant l’humidité), après un dégrossi chaux-sable.
Comparaison version initiale / version finale
Avec les nombreuses contraintes, notamment les limites d’interventions possibles sur l’enveloppe (isolation, ouvertures…) il n’était pas envisageable (souhaitable) d’atteindre un niveau passif. Cependant la démarche de tendre vers le passif apporte un gain important d’un point de vue coût énergétique (en comparaison avec la solution initiale). L’ensemble des critères de comparaison effectués apparait sur cette planche 5.
Une enveloppe financière globale avec un surcout de 13% pour un gain de près de 50% en coût énergétique.
Pour assurer un usage optimal du bâtiment, un guide d’utilisation sera mis à la disposition du propriétaire et à destination des locataires pour les informer sur les équipements et le fonctionnement du bâtiment bien que le bâtiment soit finalement plus facile à gérer techniquement qu’un bâtiment « classique ».