Etanchéité à l’air des réseaux de ventilation

Infos pratiques

Dates :
Le 28 Octobre 2015
De 14h00 à 17h00

Adresse :
Siège du groupe Le Duff
Avenue du Canada
35000 Rennes

Organisateurs :
Réseau Breton Bâtiment Durable

Contexte

Les réglementations thermiques successives ayant renforcé les exigences d’isolation thermique et d’étanchéité à l’air des bâtiments, la performance des systèmes de renouvellement d’air devient une préoccupation majeure. En effet, les « fuites » d’air non maitrisables sont peu à peu éradiquées et seule la ventilation motorisée permet d’assurer les taux de renouvellement d’air hygiénique réglementaires. Ces taux qui peuvent paraitre relativement faibles au regard des enjeux sanitaires lié à la qualité de l’ai intérieur (cf. visites précédentes), va dépendre du bon fonctionnement des systèmes de ventilation et en premier lieu de l’étanchéité des réseaux aérauliques.

Pour aborder ces questions, le Réseau Breton Bâtiment Durable a organisé deux visites sur chantier, à Brest et Rennes, au cours desquelles nous avons assisté à une démonstration de test d’étanchéité du réseau de ventilation.

Programme

  • 14h00 – Accueil et introduction [Réseau Breton Bâtiment Durable]
  • 14h30 – Enjeux sanitaires liés à la ventilation, contexte réglementaire et protocole de mesure sur site [T. Houé – Quali-TE]
  • 15h15 – Préparation, prescription, coût : retours d’expériences [R. Huchedé – Bouygues Bâtiment Grand Ouest]
  • 15h45 – Visite et démonstration sur site [T. Houé – Quali-TE]

Synthèse de la visite

Enjeux sanitaires liés à la ventilation, contexte réglementaire et protocole de mesure sur site (T. Houé – Quali -TE)

En partant du constat que l’air intérieur est 9 fois plus pollué que l’air extérieur avec la concentration de nombreux polluants dans nos habitats et lieux de travail, Quali-TE, en partenariat avec Tribu Energie, a décidé de travailler plus spécifiquement sur la thématique de la ventilation, poste transverse à la performance énergétique et la qualité sanitaire..

Les polluants de l’air intérieur sont de différentes natures et nous y sommes particulièrement exposés dans la mesure où nous passons 80 à 90% de notre temps dans des espaces clos (fibres, COV, gaz radioactifs, polluants biologiques,…). Les sources sont nombreuses (végétaux, produits de construction et d’ameublement, activité des occupants,…) L’impact de cette mauvaise qualité de l’air intérieur est bien sûr sanitaire mais aussi économique, on estime entre 10 et 40 milliards d’euros par an le coût sanitaire.

Ainsi une mauvaise mise en œuvre de la ventilation va impacter la performance énergétique du bâtiment et générer des pathologies chez les occupants.Les solutions consistent à ventiler mieux pour améliorer le renouvellement d’air sans détériorer la performance énergétique du bâtiment. Les contrôles des règles de construction réalisés par les services de l’Etat montrent que dans la moitié des logements visités, le système de ventilation n’est pas conforme et qu’on n’atteint pas les débits réglementaires. Pour remédier à cela, en phase conception, on peut améliorer l’accessibilité aux réseaux pour en faciliter l’entretien et la maintenance. Lors de la mise en œuvre, le lot ventilation souffre parfois d’une prise en charge par une entreprise spécialisée en électricité, chauffage ou plomberie car il n’existe pas de métier dédié en France. Sur les chantiers, malgré l’obtention des PV de réception du lot ventilation, on ne vérifie que trop rarement les débits de ventilation.

Le label Effinergie+ impose un contrôle des installations, par une inspection visuelle et une mesure de l’étanchéité à l’air du réseau qui doit atteindre la classe A. Il s’agit d’une obligation de résultat. Cette mesure consiste à mesurer un débit de fuite à une pression donnée selon la norme de mesure FD E51-767.  Un ventilateur est relié aux gaines de ventilation et après obturation de l’ensemble des autres bouches et de l’extraction, on met le réseau sous pression ou dépression et on mesure le débit résiduel. On ramènera ensuite ce débit à la surface développée du réseau puis par unité de pression, le Pascal. La mesure s’exprime ainsi en  m3/(s.m²) sous 1 Pa pour permettre de comparer la performance des bâtiments entre eux. Une recherche de fuite par fumigène est réalisée à l’issue de chaque test. La première mesure est à réaliser lorsque le réseau est encore visible et accessible pour pouvoir repérer visuellement les éventuels défauts et apporter les solutions correctives.

Préparation, prescription, coût : retours d’expériences (R. Huchedé – Bouygues Bâtiment Grand Ouest)

La problématique de l’étanchéité des réseaux de ventilation est mise en avant, notamment avec la RT2012 qui permet dans le calcul RT de classifier le réseau en imposant de réaliser un test de contrôle. Un DTU publié en juin 2013 précise la nature des tests à réaliser et les performances à atteindre en fonction de la classe recherchée. Ce choix de classe n’est cependant pas obligatoire et on peut choisir un niveau de performance par défaut qui dispense de réaliser un test. Ce niveau par défaut correspond, dans la réalité, à un taux de fuite allant de 15% à 100%. Il est de 6% pour la classe A, 2% pour la classe B et 0,7% pour la classe C. La moyenne des mesures en France est de 3 fois la classe A.

Si de nombreux maitres d’ouvrages font le choix de viser une classe de performance, l’enjeu n’est souvent pas suffisamment appréhendé par les entreprises qui ignorent parfois l’obligation de résultat lié à leur prestation. Pour s’en prémunir, il est conseillé de préciser ce point dans la description des travaux et pas uniquement dans les généralités du cahier des charges.

On observe un gain important sur le coefficient C du bâtiment en cherchant à atteindre la classe A, ce gain reste intéressant en visant la classe B, c’est moins évident pour la classe C. Bouygues Bâtiment Grand Ouest a fait le choix de viser systématiquement la classe B quand une performance est recherchée sur l’étanchéité des réseaux de ventilation. L’investissement consenti sur les équipements pour y arriver est en général compensé par un moindre temps de pose. Le seul surcoût est lié à la réalisation du test.

Supports de présentation

Introduction à la visite – Réseau Breton Bâtiment Durable

Format : PDF
Poids : 6 Mo

Etanchéité à l’air des réseaux aérauliques – Bouygues Bâtiment Grand Ouest (Romain Huchedé)

Format : PDF
Poids : 1 Mo

Pour aller plus loin

Plan d’accès